Les points clés de la démarche

3. Anticiper au maximum

Le changement d'état de militaire à civil est une véritable opération d'envergure. Elle doit être préparée avec autant de soin que toutes les opérations militaires que l'officier a eu l'habitude de conduire avec méthode et rigueur. Comme il a été dit plus haut, le processus de reconversion est à entreprendre le plus en amont possible durant la carrière militaire, au plus tard dans les deux années qui précédent le départ. Peu d'officiers ont conscience de cette nécessité d'anticiper : la succession rapide des mutations à des postes exigeants n'offre généralement pas une disponibilité suffisante pour s'informer et réfléchir à la meilleure façon de procéder, non seulement si l'on veut partir plus tôt et réussir une deuxième carrière mais également si l'on désire continuer à travailler après la limite d'âge.

En effet la recherche d'un emploi civil est plus facile si l'on a eu des activités militaires qui sont "transposables" dans le secteur civil (c'est toute la difficulté de la lisibilité d'un C.V. militaire par un recruteur civil). Si l'on envisage un jour une reconversion, il faut le plus tôt possible, privilégier les carrières (par exemple DGA, Infra, Sirpa, Ambassades...) ou les affectations (suivi des budgets, suivi immobilier, négociation des marchés, achats de matériel…) qui permettent de renforcer ses connaissances techniques ou linguistiques, ou développer les contacts avec des entreprises françaises et étrangères, et ainsi se constituer un important réseau civil. La connaissance de l'international et l'usage des langues étrangères constituent des plus appréciés (l'anglais et une autre langue sont aujourd'hui indispensables dans les jobs commerciaux). Un diplôme supplémentaire du style école civile d'ingénieurs ou MBA renforce l'attrait d'un C.V. (il faut réagir avant 30 ans pour avoir une chance d'être autorisé à présenter un dossier d'admission).

Plus tard, il est encore possible de consacrer son temps libre (ou en dernier recours, le congé de reconversion), à une formation complémentaire adaptée au projet professionnel que l'on a en vue ; la liste de ces formations continues est disponible* dans les agences de Pole Emploi, l'APEC, les centres d'information et d'orientation (600 sur le territoire), les chambres consulaires (C.C.I, Chambres de métiers, syndicats professionnels affiliés au MEDEF) et certaines associations d’aide au retour à l’emploi (voir sur Internet). On peut aussi se renseigner au conservatoire national des arts et métiers (CNAM). Ces quelques exemples illustrent la diversité des possibilités. On choisit l’une d’elles en prenant la formation qui correspond le mieux à ses aptitudes mais aussi à ses goûts et à ce que requiert le projet futur. L’acquisition d’une double compétence pour se mettre au même niveau que les seniors qui occupent des postes de managers est une plus value indéniable.